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« Orchidées du coteau de la Rebufière  » sur la commune de Rilly-sur-Vienne le 27 avril 2024

Résumé

Cette sortie mise au point par Susan Walter et Marc Fleury est animée par Marc seul, Susan étant dans l’incapacité de participer en raison d’une chute accidentelle. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Sous un ciel menaçant Marc, spécialiste Orchidées, présente la station que nous dominons depuis le parking et expose la vie des orchidées aux six personnes venues le rejoindre à Rilly-sur-Vienne. Le groupe attendra la fin d’une bonne averse pour rejoindre à pied le coteau et découvrir la dizaine d’espèces présentes sur le site à cette époque de l’année. Après un retour sous une pluie soutenue, broyé poitevin et macarons offerts par Marie-Christine seront très appréciés.

Présentation de la station par Marc Fleury

« Il y a une vingtaine d’années, le projet de déviation la route Sainte-Maure, Pouzay, Richelieu avait fait réagir les naturalistes de Rilly. Ils s’opposaient à un projet « irraisonné ». Une association de défense du « Coteau de la Rebufière » avait été créée : « la Raiponce ».

Cette association, avait invité la SBL (Société botanique ligérienne), notre association de Sainte-Maure et les défenseurs de la nature de Rilly à procéder à une visite et à un inventaire des richesses du site. François Botté, Jean Bouton et moi-même avions dirigé la sortie et fait découvrir la flore aux nombreux participants de nos trois groupes.

Les décideurs semblent avoir réussi à donner satisfaction à tous : naturalistes et habitants de Rilly lassés du trafic routier. »

 Rappel des renseignements notés dans le bulletin de l’association (année 2011, pages 5 et 6, sortie du 16 avril) : le coteau de la Rebufière d’une superficie de 12 ha, présente des caractéristiques écologiques et paysagères remarquables. La flore est de type méditerranéen, favorisé par un sol pauvre très peu profond et une forte exposition au soleil liée à la pente. Ce coteau calcaire constitué de pelouses sèches semi-naturelles et d’embuissonnement de Genévriers est géré et entretenu par le CPIE de Seuilly qui, après pose d’une clôture, y élève des moutons de race Solognote. Ce site à la flore assez riche est remarquable pour ses orchidées.

 La vie des orchidées :

Les participants reçoivent un document rédigé par Marc précisant les origines, les généralités, les particularités, la reproduction sexuée, la multiplication, et la fragilité des orchidées (voir document annexe).

 Orchidées observées sur le coteau :

Ophrys aranifera (= O. shegodes), Ophrys araneola (= O. litigiosa), Ophrys dite du Gâtinais, Ophrys insectifera, Orchis purpurea, Orchis simia, Orchis x angusticruris (hybride O.pourpre/O.singe), Platanthera chloranta (en développement), Epipactis muelleri (en feuilles), Himantoglossum hircinum (non fleuri).

Remarques de Marc concernant les Ophrys :

« Les trois Ophrys du « groupe aranifera » à savoir O. aranifera, O. araneola et la variété araneola dite du Gâtinais* sont pollinisés par trois hyménoptères : Andrena nigroaena, Andrena latyra et Osmia bicolor.

Remarques :

- La pollinisation d’une fleur par le pollen d’une autre fleur de la même espèce favorise la recombinaison génétique avec bénéfice pour l’espèce.

- La pollinisation d’une fleur par le pollen d’une fleur d’une autre espèce peut aboutir à l’obtention d’un hybride naturel.

*Ophrys dit du Gâtinais : cette variété a souvent été évoquée dans le sud du bassin Parisien et en Touraine. On pense à cette variété lorsque l’on rencontre un Ophrys type araneola très précoce souvent en compagnie de l’Ophrys araneola et de l’Ophrys aranifera (= sphegodes) à la végétation plus en retard.

Tous ceux que j’ai pu observer étaient moins colorés, plus frêles, présentaient moins de fleurons. Leurs labelles n’étaient pas étalés, sans gibbosités, ressemblant à une petite coccinelle jaunâtre. »

 Conclusion 

S’il est important d’explorer de nouveaux lieux, il est intéressant également de revoir des sites visités par le passé car cela permet d’apprécier l’évolution de la flore nous précise Marc.

« Ici, la gestion actuelle de la Rebufière semble vraiment favorable aux espèces communes. Celles-ci réalisent une colonisation importante de leur nouvelle zone protégée. Pourtant comme partout où un effort de protection a été consenti, les orchidées rares sont de plus en plus rares ou ont disparu (Ophrys araneola et la variété du Gâtinais). Cette station (extrémité nord-est) présentait une belle population de Gymnadenia conopsea forme blanche mais non touchée d’hypochromie (selon Pierre Deslforge, G. conopsea est rose ou blanc).

Notons que les deux Ophrys, araneola et aranifera, sont toujours présents sur la station voisine de « la Cambraye » visitée en 2011 mais pratiquement inaccessible en ce moment. Cependant ils sont en nette régression quantitative. »

 

Documents utilisés :

- Notes de Marc Fleury

- Les orchidées sauvages de la région Centre (Société d’Orchidophile Centre Loire)

- Atlas des Orchidées d’Indre-et-Loire (Société Française d’Orchidophilie)

- Photos de Marie-Claude et Patrick Derrien et de Marie-Christine Moreau.

L’Association de Botanique et de Mycologie de Sainte-Maure-de-Touraine a pour objectif de développer la connaissance des plantes et des champignons. Des sorties sont organisées régulièrement pour découvrir, observer et identifier cette nature qui nous entoure.

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